Les centres commerciaux mettent le cap sur les rénovations-extensions

lemoniteur Les grands projets commerciaux s’exposent à Cannes dans le cadre du Mapic. En France, les opérateurs concentrent leurs investissements sur la modernisation de leurs équipements.
Avec de plus 8 000 participants (un score en légère progression par rapport à l’an passé selon les organisateurs), 700 exposants, le Mapic, le salon international de l’immobilier commercial qui a ouvert ses portes hier à Cannes, continue d’attirer promoteurs, enseignes, développeurs et autres acteurs publics sur un marché de l’immobilier commercial (centres commerciaux, retails parks, etc.) pourtant parvenue en France à maturité. Il faut dire que l’immobilier commercial reste un actif très prisé des investisseurs et le secteur est traversé par de nombreuses évolutions, dont en premier lieu la remise à niveaux des équipements existants. « La densité commerciale, les nouvelles attentes des consommateurs, le nécessaire retraitement des entrées de ville obligent les opérateurs à jouer la carte de la rénovation ou de l’extension des équipements plutôt que la création ex-nihilo de nouvelles zones commerciales » souligne Matthieu Gueugnier, directeur général de la foncière Patrimoine & Commerce. « Nous sommes entrés dans des cycles de rénovation beaucoup plus courts pour renouveler notre offre et mieux intégrer nos centres dans des zones urbaines qui elles aussi se transforment » confirme Dominique Hautbois, directeur extensions-rénovations centres commerciaux France chez Unibail-Rodamco.

Le marché des gares

Ce groupe européen d’immobilier commercial investit actuellement 230 millions d’euros dans l’extension-rénovation confiée à Jean-Paul Viguier de Carré-Sénart créé en 2002 dans la ville nouvelle de Sénart et aura consacré 250 millions d’euros à des rénovations successives de Parly 2, centre commercial historique de l’ouest parisien.     Chez AltareaCogedim, troisième foncière derrière Unibail-Rodmanco et Klepierre, on mise sur une stratégie tous azimuts, ciblée uniquement sur les métropoles : rachat de centres commerciaux existants comme Cap 3000 à Saint-Laurent-du-Var où le groupe investit actuellement 400 millions d’euros pour porter la surface de cet autre centre commercial historique à 135 000 m² ; développement de nouveaux centres mêlant étroitement commerces et loisirs comme « l’Avenue83 » en périphérie de Toulon signé Jean-Michel Wilmotte ; création de nouveaux de quartiers urbains où les projets commerciaux s’articulent avec d’autres fonctions. Exemple : Bobigny-La Place où Altarea Cogedim vient de gagner un projet mixte de 100 000 m² qui accueillera logements, bureaux, surfaces commerciales à la place de l’actuel centre commercial Bobigny 2. « Nous nous intéressons beaucoup aux marchés des gares où peuvent émerger des zones commerciales attractives. SNCF Immobilier a également commencé à valoriser ses emprises foncières autour des gares » souligne Nathalie Bardin, directrice de la communication d’Altarea Cogedim. Le groupe intervient par exemple sur la restructuration commerciale des gares de Paris-Montparnasse et Paris-Austerlitz.

La pression des emplois

En arrière-plan pointe toujours le débat sur la course aux nouveaux mètres carrés et l’affaiblissement des centres des villes petites et moyennes, en liaison avec le récent rapport remis par l’IGF et le CGEDD. « Il faut avoir le courage de la régulation et savoir limiter la délivrance des autorisations » note Laurent Hénart, le maire de Nancy. Ce dernier a fait de l’implantation des commerces en centre-ville de Nancy son cheval de bataille et veut y faire émerger « le premier pôle commercial de la métropole ». « Nous faisons intervenir notre Sem pour acquérir du foncier et offrir des opportunités d’implantation dans des bâtiments remarquables » explique-t-il. Nancy développe aussi du partenariat public-privé. Dans le centre commercial Saint Sébastien rénové par Hammerson a été implantée une ludothèque, gérée par le public. Mais pour les élus, il n’est pas toujours facile de dire non aux nouvelles implantations, face aux investissements et aux créations d’emplois sur leurs territoires. Dans les Alpes-Maritimes, les grands projets commerciaux se sont accumulés ces dernières années (Cap 3000, Polygone Riviera, Nice One en bordure de l’Allianz Riviera et demain Ikea) et le flux des autorisations n’est pas stoppé : à l’entrée de Sophia Antipolis, La Compagnie de Phalsbourg a obtenu sa CDAC pour une nouvelle opération de 100 000 m² dans la ZAC des Clausonnes.   Lire l'article en cliquant ici