L’Arena, le «futur joyau» de Calais

nordlittoral La présentation du centre de conventions-Arena, jeudi au Mapic, a confirmé la volonté des pouvoirs publics et privés de rayer l'image trop souvent négative de la ville arena-calais Sur le papier, ça a de l'allure. Des bâtiments qui se fondent dans le décor, des espaces tournés vers la mer et une interminable ligne droite qui coule du centre-ville à la digue Gaston-Berthe. Les premières images du futur centre de conventions-Arena en ont mis plein les mirettes sur la Côte d'Azur. Un hôtel 4 étoiles, un spa, des commerces, des pins plantés de part et d'autre. L'affiche est du genre alléchant. Date de livraison, 2020. Un peu plus de trois ans avant d'apercevoir la ligne d'arrivée et ne pas voir le scénario du Palais des Congrès se répéter. Plus question d'assister à un capotage, comme celui de juillet 2015 où Cap Calaisis avait décidé de jeter l'éponge. « On n'est plus du tout dans le même type de montage, veut rassurer Natacha Bouchart, maire de Calais. Là il y a du privé et du public. Outre un impact sur la collectivité beaucoup moins important, ça n'est plus un projet à 50 millions d'euros et nous n'aurons plus cette pression fiscale. Je pense qu'on a mûri de cet échec. Nous sommes sur la bonne voie.» Dans les grandes lignes, la collectivité versera tout au plus environ 6 millions d'euros (2,5 millions pour les 500 places du centre de conventions et 3 millions pour l'Arena). Si elle donne son accord, la Région mettra de sa poche 80% du coût total de l'Arena (soit 12 millions d'euros). Jean Gadenne, directeur chez Duval Développement (société privée qui agira sur la partie complexe immobilier, logements, salle de conventions), est du genre optimiste. Ce Lillois qui connaît Natacha Bouchart depuis une dizaine d'années glisse néanmoins quelques conseils. « J'ai bien indiqué aux élus calaisiens que pour l'Arena, il faut un objet très simple et souple qui ne coûte pas trop cher. Sans ça, ce projet ne peut fonctionner. Ce partenariat public-privé va marcher. De plus nous avons un groupe de pilotage commun. Et concernant l'hôtel de standing qui s'implantera, l'idée n'est pas de venir concurrencer l'offre actuelle. Nous sommes d'ailleurs en contact avec plusieurs grandes chaînes européennes non présentes sur le territoire local. » Le dirigeant se permet même de balayer d'un revers de main toute la nébuleuse qui pourrait graviter autour de Calais. Pour lui, il faut tout simplement « arrêter de nous emmerder avec la Jungle. Ce projet est une belle opportunité pour les Calaisiens et ils pourront s'approprier le site ». Et si Natacha Bouchart espère pouvoir présenter quelques esquisses l'an prochain, Frédéric Catry sera sur site rapidement. Directeur adjoint du groupe Duval, c'est lui qui a désormais le dossier sous le coude . «Je serai à Calais dès la semaine prochaine. A Valenciennes, j'ai déjà travaillé sur ce genre d'organisation. Je crois à ce projet et lorsque c'est le cas, je mets mes tripes sur la table.» A quoi ressemblera le futur? Architecte du projet centre de conventions-Arena, Carole Vilet Pezin décortique ce qui germera à deux pas de la mer. L'éco-quartier Descartes, l'école d'art en face de Coeur de Vie, c'est elle. Avec son cabinet Arc-Ame, cette Calaisienne est loin d'être parachutée. La cité de la dentelle elle connaît, et le nouveau projet qui lui a été confié la fait saliver d'avance. « Ce site sera le futur joyau de la ville. Nous allons enfin pouvoir observer la mer depuis Calais-Nord. Ce complexe sera le signal d'ouverture de la ville. » Alors depuis que la première phase a débuté (déplacement du camping, destruction des bunkers), l'architecte imagine un peu plus ce à quoi ressemblera le futur. D'après elle, touristes et Calaisiens « n'auront même plus l'impression qu'il y a des bâtiments » lorsqu'ils arriveront sur la plage. « Nous allons aussi recréer le cordon dunaire qui avait été rasé dans les années 60. Et il ne faut pas oublier l'importance du fort Risban. »Sur le même principe que la « coulée verte » de Nice qui guide les badauds vers la Méditerranée au cours d’un long tracé végétal, l'avenue Raymond Poincaré sera d'une certaine façon englobée avec le fort et donc avec vue sur mer. « Ce sera un lieu pour les Calaisiens et qui surtout sera vivant. » Entre les commerces, le spa, l'hôtel et les logements, l'édificatrice mise aussi sur le « tout traversant ». Des allées à profusion qui permettront d'installer du mouvement de part et d'autre du site. Après les premiers visuels présentés à Cannes hier, l'architecte assure que les maquettes sortiront en début d'année prochaine. Lire l'article en cliquant ici